Le blog de eros-au-feminin.erog.fr

AVT_Alfred-de-Musset_4758.jpg220px-George Sand     Un jeu pour les amants   Il est amusant de s’envoyer des mots enflammés, des phrases équivoques qui jouent avec les sens. Deux amants célèbres se seraient livrés à ce jeu là, avec finesse et intelligence. George Sand et Alfred de Musset. Bien sûr, ces lettres là sont connues, mais elles sont délices, elles sont passion et donnent envie d’écrire à l’élu ou l’élue de notre cœur avec autant d’audace et d’amusement... Le 19ème siècle dans toute la gloire de sa fausse pudeur et la joie de ceux qui savent user de leur corps pour s’aimer et de leur esprit pour se le dire.   Lettre de Georges SAND à Alfred De MUSSET: (Pour parvenir à décoder les grivoiseries de la femme amoureuse, lire le poème une ligne sur deux à partir de « Je suis heureuse... »)

Cher ami,
Je suis heureuse de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser, je conserve le souvenir de votre
baiser et j'aimerais beaucoup que ce soit
une preuve que je suis aimée et désirée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul et si vous voulez vraiment me voir
vous dévoiler sans aucun artifice une âme
toute nue, daignez au moins venir chez moi,
nous bavarderons franchement entre nous.
Je vous prouverai que je suis la femme
capable de vous apporter l'affection
la plus étroite et aussi la plus profonde,
l'épouse la plus fidèle et la plus sûre
que vous puissiez imaginer. Oh! Comme votre
amour me sera doux car la solitude qui m'ha-
bite est longue, dure et sûrement bien
pénible et mon âme en est fortement é-
branlée. Venez vite vous pourrez me la
faire oublier, et à vous je peux me sou-
mettre entièrement.

Celle qui vous aime



L’écrivaine reçut cette réponse d'Alfred De Musset (Musset a choisi de coder son texte de manière différente : il convient de lire le premier mot de chaque ligne pour obtenir le vrai sens donné)



Quand je mets a vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.


L’empressement de George Sand s’avoue ici
Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.


George Sand
(Elle aussi résume sa volonté au premier mot de chaque phrase et lui répond donc : cette nuit)                              
Mar 15 mai 2012 Aucun commentaire